Dans la continuité du réaménagement de la place des Martyrs, largement végétalisée et requalifiée suite à une concertation publique et à la mise en œuvre d’une phase d’urbanisme transitoire, la SPL Lyon Part-Dieu lance un appel d’offre pour la réalisation d’une installation artistique en partie Sud de la place, entre l’école Léon Jouhaux et sa cour de récréation déportée.

La vocation suggérée de cette installation est une sorte de parvis ludique sur une section de rue longeant la façade de l’école et récemment rendue piétonne.

Nous constituons un groupement avec Valérie Simoncelli, artiste illustratrice ayant régulièrement mené des projets co-construits avec le jeune public, et notamment des réalisations dans le cadre du dispositif « rue aux enfants », en lien avec des établissements scolaires. Nous avons des approches communes et complémentaires de la co-construction mais sommes confrontés au même dilemme face au cadre du marché : comment être ambitieux dans la co-production avec les enfants, tout en étant contraints à produire une image du projet dès la phase offre ? Nous décidons de faire appel à l’imaginaire de la rivière, en référence au nom d’une rue voisine de l’école (rue de la Rize) qui suit le tracé historique d’un cours d’eau du même nom aujourd’hui enterré dans cette partie de la ville. Le tronçon de rue piétonnisé traversé quotidiennement par les enfants pour se rendre en récréation deviendra donc un paysage de rivière, avec son lit, ses berges, des émergences suggérant des rochers, son ponton, etc… Le travail en atelier avec les élèves de CM1 se concentrera sur la représentation du mouvement de l’eau à travers les différents courants artistiques et sur le champ lexical attaché à la rivière. Les formes produites en classe (dessins d’ondes, calligrammes) seront ensuite positionnées sur plan et testées in situ pour être intégrées au dessin final de l’œuvre. Notre proposition est finalement retenue par la SPL et les ateliers sont menés sur la fin d’année scolaire 2024-2025. Le temps pour nous d’affiner la conception technique du projet qui se déclinera en deux grandes briques : la peinture au sol de la chaussée et d’une partie des trottoirs, et la réalisation des plateformes en bois pour finir de construire ce paysage de rivière en permettant à une variété d’usages de s’installer (assises pour attendre la sortie des écoles, gradins dans le cadre de la classe dehors, piste d’apprentissage du vélo, zone de jeu libre, etc…).

La peinture est réalisée par une entreprise spécialisée (Rhône-Alpes Signalétique) en suivant la direction artistique de Valérie Simoncelli ; les mobiliers sont eux directement construits sur site par le collectif Pourquoi Pas (avec l’aide précieuse de bénévoles, merci à elles.eux !). Les deux derniers jours de chantier sont banalisés pour terminer les réalisations avec les élèves impliqués l’an dernier et aujourd’hui en CM2. Dans un format chantier participatif accompagné, chaque groupe a en charge le débit et l’assemblage d’un des derniers niveaux de « rochers » habillant la rue transformée.
Crédit photos : Pierrick Lonjou