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LE GRAND CIRQUE DE BETHONCOURT

UN ESPACE CONVIVIAL EN FORME D'OEUVRE ARTISTIQUE

LIEU / Bethoncourt (25)
COMMANDITAIRE / Le 19, CRAC
BUDGET /
DATE / 2024

Ce projet aurait dû conclure en beauté notre saison des chantiers de l’été, mais il a été une succession d’échecs. Pourtant, tout avait bien commencé. Le Centre Régional d’Art Contemporain de Montbéliard (le 19, CRAC) nous contactait fin 2023 pour imaginer ensemble un projet de résidence artistique à Bethoncourt, en collaboration avec le centre social La Lizaine, et pourquoi pas d’autres structures locales. Ce projet sera financé par l’Etat via des subventions attribuées au 19, CRAC dans le cadre de « Montbéliard : Capitale Française de la Culture 2024 ».
L’objectif : co-construire une installation artistique qui puisse s’insérer durablement dans l’espace public.

Une première phase de rencontres avec les associations donne lieu à un diagnostic participatif et sensible des différents espaces publics de Bethoncourt susceptibles d’accueillir l’installation. En parallèle, des ateliers sont organisés pour établir un programme concerté et une esquisse de l’œuvre à construire afin qu’elle réponde non seulement à une esthétique choisie, mais également aux usages et besoins des habitant·es du quartier. Le lieu, la forme et l’implantation définitive de l’œuvre-aménagement sont arrêtés au printemps 2024 pour un chantier prévu fin juillet. L'œuvre prendra la forme d'une construction circulaire ombragée accueillant des assises/gradins, tout en étant support à différents éléments de signalétique pour le quartier. Tout se déroule donc au mieux.
Cependant, quelques semaines avant le chantier, l'équipe-projet (le 19, CRAC, le centre social, PP et les associations locales engagées) fait face à une première déconvenue : la mairie reçoit un courrier d’habitant·es se plaignant de la proximité de la future œuvre avec leur logement et redoutant des nuisances en conséquence. Qu’à cela ne tienne, de nouveaux échanges sont organisés afin de retenir un espace plus adapté parmi ceux déjà étudiés lors des premiers temps de concertation.
Oui, mais voilà ; si le terrain choisi initialement était la propriété exclusive du principal bailleur social du quartier, le nouveau est, lui, partagé avec la Ville (et proposé par les services municipaux compétents). Début des ennuis…

Ne faisant face à aucune objection, l’équipe PP part pour Montbéliard, où elle réceptionne les 5 tonnes de bois nécessaires à la construction et débute le chantier en temps et en heure sur le nouveau site. Surprise quand arrive bientôt la police municipale qui nous somme de ranger notre matériel et d’arrêter le chantier, car nous n’aurions apparemment pas les autorisations nécessaires. Branle-bas de combat ; nous contactons nos différentes interlocutrices au 19, CRAC et à la Ville pour démêler rapidement le quiproquo et ne pas perdre plus de temps. Mais la suspension du chantier est bel et bien confirmée sur ordre de M. le Maire. Débutent 4 jours de réunions entre la Ville, l’organisation Montbéliard CFC (principal financeur du projet) et le 19, CRAC. 4 jours d’attente, de visites touristiques, mais aussi et surtout d’élaboration de scénarios en tous genre.
La conclusion tombe : la Ville accepte que le chantier se poursuive à la condition qu’elle puisse revoir le déroulé du projet en profondeur, en interrogeant à nouveau le lieu d’implantation et la forme de la construction ; en résumé, en reprenant depuis le début la concertation, impliquant de fait un report du chantier.
C’est la goutte d’eau... Nous réexpliquons point par point le montage du projet, ouvert et participatif depuis sa genèse, rappelons que la Ville a été conviée à tous les ateliers (et a même été présente par l'intermédiaire du Maire en personne) et informée des différentes décisions au fur et à mesure, que le centre social a bâti une partie de sa programmation autour du chantier de réalisation, que nous sommes cinq personnes sur place mobilisées pendant 15 jours au plus fort de notre activité pour accompagner la co-construction… Rien n'y fait.
La Ville nous demande cependant d’établir un nouveau devis afin de financer le report de la mission et sa réorganisation. Nous nous exécutons et partons en vacances pour le mois d’août. Sans plus de suspens, la Ville ayant a priori sous-estimé le montant d’un projet duquel elle était à l’origine intégralement bénéficiaire (elle ne faisait même pas partie des financeurs et n’assumait que la mise à disposition d’un terrain), la décision est finalement prise d’annuler tout bonnement le chantier. L’histoire retiendra quand même qu’après avoir tout mis à l’arrêt, la Ville invoquera pour justifier ce gâchis la difficulté du portage de la responsabilité de l’œuvre ET suggérera que nous aurions pu faire davantage d’efforts pour trouver une solution arrangeante.

Notre calendrier et les vacances ayant émoussé notre envie de négocier et afin de ne pas finir cette résidence sur une note complètement amère, nous co-organisons une mini-résidence à la Toussaint 2024 avec le centre social et le 19, CRAC. Nous nous installons donc loin des problématiques inhérentes à l’espace public : dans la cour du centre de loisirs, afin d'y construire une série de bancs suggérant la forme de « feu le cirque » avec les adhérents (enfants, ados et quelques adultes) du centre. Un podcast est réalisé pendant ce chantier, ainsi qu'une dernière carte postale (outil de médiation précédemment utilisé pour maintenir le lien à distance avec les participants en marge des ateliers de co-conception) valorisant ce partenariat.
Les 4,5 tonnes de bois restantes et non-utilisées nous sont finalement gracieusement mises à disposition par les acteurs du projet.
La seule conclusion positive de ce récit est que le bois en question a été mis en œuvre dans la construction de bureaux et d’ateliers au sein de la Friche Lamartine, permettant ainsi une réduction des coûts travaux et constituant une destination utile et réjouissante à ces matériaux. Soulignons aussi que ces mésaventures ont renforcé nos liens avec le 19, CRAC et le centre social de Bethoncourt que nous remercions chaleureusement pour leur combativité et leur engagement.

Crédits photos : Angélique Pichon, Coraline Serrand, le 19, CRAC

    CHANTIER    
 PARTICIPATIF 

COLLECTIF POURQUOI PAS 
> Lyon 7 / 4 rue du commandant Ayasse 69007
> Isère - Trièves / 2 chemin des Chambons 38650

T / +33 (0)7 69 45 09 43
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